3.4 Les différents espaces de données en Suisse : La Finance

Aujourd’hui la majorité des entités privées qui utilisent le potentiel des données numériques, le font souvent sans trop laisser le choix aux utilisateurs et utilisent ces données de manière privée à leurs propres fins. L’accès à ces données est donc souvent limité pour les prestataires de services, entités publiques ne pouvant pas accéder aux données des plateformes pour améliorer et développer des nouveaux services car les plateformes qui détiennent ces données ne les partagent pas par peur de désavantage concurrentiel.

Afin de pouvoir pallier ce dilemme, la Confédération a donc proposé le concept de “Création d’espaces de données fiables”. La création d’espace de données fiables est nécessaire pour le développement d’améliorations et de nouveaux services respectant le droit à l’autodétermination numérique de chacun, c’est-à-dire, au droit au respect de ses propres données. Ce concept permet également d’améliorer l’accès aux données aux différents prestataires (publics/privés) tout en renforçant le contrôle de chacun sur ses propres données.

Dans cet article, nous allons plus précisément nous intéresser aux espaces de données numériques concernant les données relatives au secteur de la Finance.

Dans le secteur financier, le Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales (SFI) explique que l’Open Finance recèle un fort potentiel et jouera à l’avenir un rôle central pour la place financière helvétique.

Le concept d’Open Finance à la capacité de modifier durablement le secteur bancaire. L’élément central de l’open finance repose sur l’échange de données financières, à la demande des clients, à travers des interfaces standardisées de programmation (API). Ces API permettent ainsi l’intégration simple et rapide des données au sein des applications et prestations des prestataires tiers. Elles permettent par exemple, de regrouper l’accès aux informations concernant votre épargne, vos investissements, vos prêts, votre retraite et d’autres types de services financiers au sein d’une seule et même application permettant ainsi d’avoir une vue d’ensemble sur son propre capital. L’open finance permet ainsi aux consommateurs de mieux gérer leurs finances en leur donnant un meilleur contrôle sur leurs données financières. Cela fait partie de l’évolution vers l’open data, où chaque individu peut décider à qui il souhaite donner accès à ses données personnelles, y compris financières, menant ainsi au respect du droit à l’autodétermination numérique.

Ceci permet également aux différentes entreprises d’innover et développer des nouveaux services en apportant des offres compétitives tout en maintenant une grande stabilité et une excellente fiabilité.

En Suisse, c’est le Swiss Fintech Innovations (SFTI) qui centralise l’élaboration des bases et des recommandations concernant l’open finance en Suisse. La réglementation et la surveillance sont gérées par le Secrétariat d’Etat aux questions financières internationales (SFI), l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) et la Banque nationale Suisse. Tandis que les conditions-cadres au niveau suisse est gérée par Swiss Banking tandis que la normalisation globale est gérée par le Swiss Association for SWIFT & Financial Standards (SASFS); Swift; ISO et Open Banking Europe.

Le contenu de ce module est inspiré du rapport du DETEC et du DFAE au Conseil fédéral « Création d’espaces de données fiables, sur la base de l’autodétermination numérique ».

Ce tableau créé par Swiss Banking résume ainsi très bien la répartition des rôles dans le domaine de l’Open Finance en Suisse :

Repartition des rôles dans l’Open Finance présenté par Swiss Banking